Accueil > Histoire d’Ispagnac

Les premiers habitants Des bergers semi-nomades à l'installation de la tribu gabale

 

Sans doute des bergers semi-nomades, ils vivaient pour la plupart sur Les Causses (grottes - habitants en pierre sèche). Ils y ont laissé de nombreuses traces : dolmens, menhirs, outils en silex, plus tard objets en bronze, lames de fer.
A noter le site particulièrement riche en menhirs au-desssus des hameaux des Combes et des Combettes, route des Bondons.

Vers - 800 av JC, les Celtes arrivent en Europe de l'Ouest. Nous trouvons leur trace sur les hauteurs (village d'éperon appelés Caps barrés, ex : au dessus du village au Roc du Single).

Petit à petit les hommes (appelés Gabales dans nos régions) associent élevage et culture (Gabalic veut dire " pays de montagne "). Ils fondent un village au bord du Tarn, peut-être l'emplacement d'Ispagnac ?

L'époque gallo-romaine et un certain Hispanus...

En 53 av JC, les légions de César envahissent la Gaule et, en remontant les Cévennes, découvrent le vallon. Un colon romain Hispanus (l'espagnol) y aurait fondé un domaine (villa). Étymologiquement le suffixe "ac" vient du latin "acum" (domaine) :  Ispagnac, domaine d'Hispanus serait né vers 50 av JC.Rome apporte une ère de prospérité (pax romana). Dans la vallée, les cultures en terrasses (bancels) se développent (vigne, arbres fruitiers), des chemins et des " routes " s'ouvrent.

Le moyen Age La 3eme ville du Gevaudan

 

Au V° siècle, l'empire romain s'effondre. Les invasions se succèdent en Gaule et après plusieurs siècles de période troublée, les villes s'entourent de remparts.

armoiries

Armes des Grégoires de St Sauveur 

A Ispagnac, des moines bénédictins de l'abbaye d'Aurillac, installés depuis le VII° siècle, fondent un prieuré.

L'église romane est construite au milieu du XI° siècle. L'ensemble monastère / église est fortifié et une ville forte s'y accole (quatre tours, deux portes principales, un large fossé).

Ispagnac va devenir la 3° ville du Gévaudan (après Mende et Marvejols) et prospèrera à l'abri de ses remparts (lieu de passage sur la route St Flour / Alès + cultures).

Le prieur Monsieur d'Ispagnac, véritable seigneur partagera peu à peu le pouvoir avec un laïc. Après une famille, les Grégoire de Lambrandès, va diriger la ville. Ils auront leur château (la Toure) dans les remparts (couvent actuel).

Dans les environs, sur les hauteurs, de nombreux châteaux sont bâtis par de petits seigneurs vassaux (du XI° au XIV° siècle) ex Paros, Javillet, Montméjean, St Sauveur, l'Aiguillette au-dessus de Rocheblave. Ispagnac est aussi administrée depuis le XIII° siècle par des consuls élus (consul des Causses, consul des Valats, consul de la ville).

Au XIV° siècle, le pape Urbain V le lozérien met le prieuré sous la dépendance de St Victor de Marseille, crée la collégiale de Quézac et fait construire le pont pour y accéder plus facilement (auparavant par le gué de Molines).

Les Guerres de Religion

Fresque peinte, salle du conseil

Fresque peinte en mairie

Le XVI° siècle voit naître la Réforme. Le sud du Gévaudan est particulièrement attiré par l'église réformée.

En 1579, Mathieu Merle, chef huguenot, saccage Mende la catholique une nuit de Noël. En 1580, c'est le tour d'Ispagnac. Deux énormes canons et une bâtarde (fondus avec le métal de la " non-pareille " cloche de Mende) descendent la côte de Molines retenus par vingt paires de bœufs. Le siège est donné. La centaine d'hommes de la garnison commandés par Tristan Grégoire (après une journée de bombardement et une brèche dans la tour Sud-Est) s'enfuient par une portette. La ville est brûlée, l'église et le prieuré à moitié détruits ainsi que les remparts.

Du XVIIéme S à nos jours

les vendangesLa paix aidant, Ispagnac va renaître de ses cendres. La situation sur la route Alès / Clermont en fait une étape (nombreuses auberges).
La Révolution bouleverse le village en 1790. Un curé constitutionnel est envoyé en 1791 mais, rejeté par la population, il ne restera pas. Le clocher est démoli, les archives brûlées sur la place en 1793.

Le XIX° siècle voit la fin des guerres ou épidémies (la dernière épidémie de peste de 1721 avait fait des ravages : 194 morts sur la commune dont 107 dans le seul village de Molines).
Les cultures se développent, notamment la vigne et le village est considéré comme " le jardin de la Lozère ".
Les habitants (carabiniers ou carrijiares : ceux qui charrient) transportent beaucoup à dos d'homme ou de mulet (terre des bancels, vin, fruits échangés avec les habitants du Causse contre du blé et des moutons). En 1892, la commune compte 1899 habitants.